jeudi 5 juin 2014

Monica Mariniello











  Toute l’œuvre de Monica Mariniello semble l’expression d’une rêverie fascinée par la puissance et la fragilité de la terre, de la pierre, du fer, de l’air, de l’eau et du feu. De cette fascination pour les éléments, quand le ciel et la terre se rencontrent par la magie du paysage et du temps, naissent ces œuvres où la photographie, moment volé, moment fixé, se laisse inclure, comme avalée par la pierre, matière pérenne contre la fluidité du temps qui passe.
L’univers de cette artiste ouvre à une poésie du fugace, de l’éphémère et de la métamorphose. Elle attrape au vol l’immatérialité du temps, en saisit les traces, ombres changeantes, reflets dans l’eau, nuages, pour en faire la matière même de son travail.
La dimension « artisanale » de son oeuvre la rend d’autant plus précieuse qu’il est devenu rare aujourd’hui qu’un artiste contemporain manie avec ce raffinement et ce sens de l’harmonie la pierre et le métal. Ce remarquable travail sur les matières livre une œuvre sensible et sensuelle, aux contrastes subtils.
A l’apparente dureté, pesanteur, permanence de la pierre et du fer répondent la légèreté, la fragilité, l’évanescence de l’eau, des nuages et du ciel évoquant dans une harmonie inattendue d’une grande beauté. De manière étonnante, il se dégage de ces matériaux bruts une impression de douceur, de calme et d’apaisement. Ses compositions sérielles, propices à la contemplation, invitent à la méditation et conduisent tout doucement à retrouver en son monde intérieur les souvenirs oniriques de paysages passés ou imaginaires.
Hymne à la vie, en sa beauté, en ce qu’elle doit à la nature, forte et fragile, libre et soumise, c’est surtout un travail d’une grande humanité, dans ce que nous pouvons en espérer de meilleur : sa sensibilité au monde.
Marie Deparis

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