Toute l’œuvre de Monica Mariniello semble l’expression
d’une rêverie fascinée par la puissance et la fragilité de la terre, de la
pierre, du fer, de l’air, de l’eau et du feu. De cette fascination pour
les éléments, quand le ciel et la terre se rencontrent par la magie du paysage
et du temps, naissent ces œuvres où la photographie, moment volé, moment fixé,
se laisse inclure, comme avalée par la pierre, matière pérenne contre la
fluidité du temps qui passe.
L’univers de cette artiste ouvre à une poésie du fugace, de
l’éphémère et de la métamorphose. Elle attrape au vol l’immatérialité du temps,
en saisit les traces, ombres changeantes, reflets dans l’eau, nuages, pour en
faire la matière même de son travail.
La dimension « artisanale » de son oeuvre la rend
d’autant plus précieuse qu’il est devenu rare aujourd’hui qu’un artiste
contemporain manie avec ce raffinement et ce sens de l’harmonie la pierre et le
métal. Ce remarquable travail sur les matières livre une œuvre sensible et
sensuelle, aux contrastes subtils.
A l’apparente dureté, pesanteur, permanence de la pierre et du fer
répondent la légèreté, la fragilité, l’évanescence de l’eau, des nuages et du
ciel évoquant dans une harmonie inattendue d’une grande beauté. De manière
étonnante, il se dégage de ces matériaux bruts une impression de douceur, de
calme et d’apaisement. Ses compositions sérielles, propices à la contemplation,
invitent à la méditation et conduisent tout doucement à retrouver en son monde
intérieur les souvenirs oniriques de paysages passés ou imaginaires.
Hymne à la vie, en sa beauté, en ce qu’elle doit à la nature,
forte et fragile, libre et soumise, c’est surtout un travail d’une grande
humanité, dans ce que nous pouvons en espérer de meilleur : sa sensibilité
au monde.
Marie Deparis
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire